samedi 11 juillet 2009

PETITES NOUVELLES DU VILLAGE


TRAGÉDIE D’EAU… Il y a le puit avec la pompe: on l’appelle « forage ». Il y a le puits à ciel ouvert dans lequel on puise avec le sceau. Ce dernier a habituellement au niveau du sol un muret de béton qui empêche d’y tomber. Pas trop loin d’ici se trouve un puit privé mais sans protection; le trou est au niveau du sol. La semaine dernière, un jeune fille de 14 ans est tombé et est morte (bien sûr). On a mis des heures à remonter le cadavre. Elle était épileptique.

GUIZIGA 101… J’ai déjà reçu 4 cours de guiziga. Mon prof se nomme Yuguda Jean-Paul. Nous travaillons avec un syllabaire et nous discutons. J’aime bien ça et les gens du village sont très contents quand je les salue dans leur langue…surtout les vieilles. C’est pas évident mais j’aime beaucoup. Et on m’encourage beaucoup. Yuguda me dit toujours : Cherge, tu vas parler guizida « bien ».

LÉGER & LÉGÉR EN BROUSSE… La semaine dernière, on a sillonné tous les villages de la commune (une trentaine) et rencontré 200 personnes avec un sondage sur la perception des citoyens face à la commune. Comme c’est le temps des semences, on allait directement dans les champs. Je faisais équipe avec Aminou Ardo de Mouda. On avait traduit les questions en guiziga. C’était trop rigolo. La première dame rencontrée, quand on lui a demandé son âge nous a répondu : « Si j’ai plus de 50 ans, mais voyons, j’ai 101 ans ».

15 JOURS SANS LUMIÈRE… « Au moins, il fait beau! » me direz-vous. Oui c’est vrai mais la situation est difficile pour les gens qui ont les moulins pour écraser le mil et le maīs, et pour ceux qui doivent faire moudre (tout le monde a dans le grenier du mil qu’on fait moudre chaque semaine pour les besoins de la famille). Aujourd’hui, on partait dans les villages éloignés (l’électricité ne se rend pas là) ou les moulins fonctionnent au gaz. Faire 10 km à pied ou à vélo avec un sac de 20 ou 30 kilos, faut le faire. Le petit voisin est parti ce matin; il est 20h et il n’est pas rentré. Il parait que là-bas, les files sont longues.

UN JOUR, LA MANGUE POUSSERA… Maman, je fais comme toi et Papa, je plante des arbres. Le premier sera un manguier. Mon jeune voisin l’a mis en terre voilà 15 jours. Il l’a entouré de branches d’épines pour le protéger des moutons des voisins. Si j’ai la chance, je mangerai la mangue avant mon départ du Cameroun… En passant, je n’y suis plus allergique. Quelle chance!

1 commentaire:

Unknown a dit…

Oi Sergio...
Encore une fois...un texte humain
et touchant. C'est toujours une joie de decouvrir tes recits sur ton blog. J'ai deja hate de te relire...
Beijos
Frank
XXX