vendredi 17 décembre 2010

RESTER COMME ÇA, TRISTE, C’EST PAS BIEN!




Je ne devais pas écrire cette semaine, je ne sentais rien d’inspirant. Mais il arrive des petits moments qui donnent de la couleur au quotidien. C’est pas grand-chose mais je vous le raconte.

Je suis rentré de la commune vers midi. Là-bas, c’est un peu tranquille; la grande partie de mon travail est déjà passé avec eux. J’étais donc à la maison, à ramasser la saleté sur le terrain avec Bolé, un petit voisin (petit de vingt-sept ans). Après le travail, j’étais assis sur ma véranda, un peu gelé par le soleil et le temps qui passe. Ma voisine Djabou, me voyant là depuis un bout m’a dit alors : « Serge, tu fais quoi, assis comme ça avec la tristesse. »
-« Je ne suis pas triste, je me repose. »
-« Non, tu es triste. Rester comme ça à être triste, ce n’est pas bien. »

J’ai dit non, mais elle avait un peu raison. J’étais dans un petit moment de tristesse, et comme tout se lit sur mon visage…

Après cela, j’ai envoyé Bolé chez une voisine qui avait préparé le vin. Au dire de Bolé, ce vin dépasse la CASTEL (la Molson du Cameroun). Bolé est venu avec un sceau de vin de 300francs (75cents), et on a bu ça avec Djabou et les autres. Comme Djabou avait fait griller le coq, j’ai mangé avec eux, sans cérémonie.

Comme vous voyez, mes moments de tristesse ne sont jamais bien longs. Mais je vais vous dire, il faut écouter Djabou : rester assis là avec sa tristesse, ce n’est pas bon!

P.S. Moi et Sylvain sommes allés avec Jacqueline et ses enfants samedi dernier cueillir le coton dans leur champ. C’est la seconde année que j’y vais : toujours aussi plaisant avec eux!

vendredi 10 décembre 2010

COULEURS D'AUTOMNE





Pour un bout de temps, les photos que je publierai sont celles que mon amie Sylvie (www.stphoto.qc.ca) a prise lors de son séjour à Moutourwa en août dernier. Voici un hommage au mil rouge, qui sert à la nourriture, et aussi à la confection du vin pays, le BilBil...

SŒURS AU GRAND CŒUR




Hier à la commune, c’était jour du budget 2011 à voter. En attendant le préfet du département, dont l’heure d’arrivée était déjà passée « depuis », j’étais sur le banc de la véranda de la mairie. Je jasais avec une petite sœur de la mission catholique, venue assister à l’invitation du maire. Je lui ai posé des questions sur son travail, et ça m’a épaté. J’ai peut-être écrit quelques lignes sur ce sujet précédemment, mais c’est pas grave… à quelques jours de Noēl, c’est toujours bon!
Les Sœurs de la Charité sont à Moutourwa depuis plus de vingt ans. Elles ont commencé leurs œuvres, habitant dans des boucarous, au petit village de Tahaī, pour s’installer ensuite plus confortablement à Moutourwa il y a quinze ans.
Elles gèrent principalement un centre pour les enfants en sous poids. Les petits sont amenés dans le centre avec la mère, et y demeurent un mois ou deux, le temps de reprendre un poids plus normal, et le temps d’apprendre à la mère une façon de cuisiner des plats fortifiants. Il y a de la place pour une douzaine d’enfants avec les mamans, et c’est souvent plein. Quelquefois malheureusement, les petits arrivent trop tard et meurent au centre. On en a perdu plus de 12 depuis le début de l’année.
Ce sous poids, il s’explique un peu par la pauvreté, un peu par la négligence, un peu par l’ignorance. La vie pour une famille en brousse est souvent très difficile, et si le dernier d’une famille de sept ou huit n’a pas une santé de base solide, on n’a pas toujours le temps et les moyens pour l’aider.
En plus de ce centre, les sœurs partent régulièrement dans vingt villages pour des cliniques de pesée : on y pèse les enfants, on donne des conseils et des suppléments vitaminiques. Pour les cas les plus graves, on essaie de convaincre la famille pour un séjour au centre. Plus de 1125 enfants sont inscrits à ce programme et sont visités une fois par mois. Ça me dépasse! Comment deux petites sœurs, avec quelques animateurs, peuvent opérer un tel projet, avec des moyens assez modestes. Le plus fantastique, c’est que malgré les difficultés, malgré l’impression que la situation ne change que lentement ou pas du tout, cette petite sœur reste optimiste. Sa communauté construira bientôt un hôpital pédiatrique à Moutourwa, que desservira tout le grand nord camerounais.
C’est sûrement la foi qui les porte. Je lève mon chapeau à ces femmes au grand cœur.
P.S. Je salue en passant mon amie Maria, de Natal, Brésil. Elle faisait, ou fait peut-être encore un projet similaire là-bas

Crédit photos: www.stphoto.qc.ca

jeudi 2 décembre 2010

MIDJIGUIDU TREMBLAY Tremblay, ma voisine


À quelques mois du départ, j’ai commencé la lecture du 5ème tome des chroniques du plateau Mont-Royal, «Le premier quartier de la lune. » En gros, c’est une journée dans la vie du fils de la grosse femme et de son cousin Marcel. Ce Marcel se perd tranquillement dans sa tête et il s’en dégage une grande tristesse. Ça me rappelle mon neveu adoré Jérémie qui parfois lutte pour rester la tête hors de l’eau.
Un moment avec ma voisine du quartier m’est aussi revenue en mémoire dans un passage où Marcel se sent « vidé ».
J’allais au carrefour hier. En passant devant sa concession, voisine était assise au milieu de la cour (je vous rappelle qu’ici, on vit plus dehors que dans les boucarous de 6m² : la cour est le « living »). Je passe donc et je la vois, seule, avec une fatigue et une tristesse dans les yeux. Depuis le début de sa grossesse, je constate que ça semble lui peser : son gros ventre, ses quatre ou cinq encore petits, le mari et tout le tralala. En passant je la salue et lui demande : « Ki gir le kwa? » (Toi fatiguée est-ce que?) Un regard triste et la réponse : « Nhi Serge. I gir le. » (Oui Serge, je suis fatiguée). « Sise! » (Courage!) a été mon seul réconfort.
La fatigue ou la tristesse, ça frappe tout le monde. Pour une seconde, pour une journée ou pour un long, long moment de la vie. Et si on la voit, la fatigue ou la tristesse de l’autre, ça ébranle toujours un peu…
crédit photo : Sylvie www.stphoto.qc.ca

mercredi 17 novembre 2010

DEMANDE SPÉCIALE


Pour toi Andrée, qui désire voir des animaux exotiques...

LES BELLES-MÈRES


En revenant du boulot ce midi, je me suis arrêté boire un peu de Bil-Bil avec mes deux voisines. Au fil de la discussion, le sujet des belles-mères s’est présenté. Djabou a alors relaté un événement familial assez cocasse, que je répète ici avec la permission de l’auteure.
…La grand-mère paternelle de Djabou demeurait avec son fils, les femmes de ce dernier et la ribambelle d’enfants. À chaque repas, la femme qui « préparait » faisait envoyer par un petit la portion de mil et un peu de viande à la vieille. Cette dernière prenait le repas, en ayant soin de dissimuler derrière son lit la portion de viande. À son fils par la suite, elle se lamentait que les femmes la laissait mourir de faim, en la privant de la viande qu’il achetait pour la famille.
Le fils, troublé, retourna vers ses femmes pour demander explication. Les épouses se choquèrent et rassurèrent le mari que chaque fois qu’il y en avait, la viande était dans l’assiette de la belle-mère. Le père de Djabou resta un temps à réfléchir. Un jour qu’il était à la concession, il vit l’enfant se diriger vers la case de sa mère avec le repas. Il suivit la petite et se cacha derrière la porte. Il vit la vieille cacher la viande. La belle-mère dit à l’enfant : « Va chercher ton père que je lui dise que ses femmes me tuent lentement en me privant de viande. » Le père sortit de sa cachette, et la mère lui dit sans gène : « Tu es là! Je viens encore de recevoir un repas sans viande. Vas-tu enfin faire quelque chose? » Le fils répondit avec le sourire en coin : « Mais La Mère, je suis là depuis… depuis que tu as caché la viande derrière ton lit. » La vieille resta sans voix. Elle devrait maintenant trouver une autre façon de faire suer ses brus. …

Histoire africaine ou vérité universelle? À vous de choisir :),

jeudi 4 novembre 2010

IL EST FORT...

Oyé! Oyé! Bonne nouvelle, le petit Assinilé Étienne va mieux. Il est sorti de l'hôpital de Maroua vendredi dernier. Son père me racontait qu'il a bien aimé son premier séjour dans la capitale régionale, à quand même seulement 45km de Moutourwa. Ses parents sont sorti de deux semaines éprouvantes, en pleine période de "caral". Heureusement pour eux, le samedi, les voisins se sont mobilisés pour aller au champ avec la famille, ce qui leur a permis de planter le mil qu'il restait. Quant à Étienne, son papa, Yuguda, disait que c'était la seconde fois qu'il frôlait la mort. Petit, les murs du boucarou dans lequel il dormait se sont écroulé sur lui. On le croyait mort sur le moment, mais il s'est remis sans séquelles.
Comme le dit une chanson d'ici: "Kirikou est tout petit comme ça, mais il est fort!"

jeudi 28 octobre 2010

L’ÉLÉPHANT, LE SERPENT ET LA MORT



Octobre a été le mois du caral (mil jaune), mais il aura amené en plus bien des surprises.

L’ÉLÉPHANT
D’abord, on a eu droit à la venue des éléphants dans le secteur. Un troupeau d’une centaine de têtes (deux cents pour les plus menteurs) ont sillonné les brousses et les champs de culture aux alentours de Moutourwa. Ils venaient de la région du parc national de Waza, situé plus au nord. On ne les avait pas vus par ici depuis une quinzaine d’années. Je n’avais pas trop le goût mais je suis allé, et j’ai été bien impressionné. Un éléphant, c’est gros puis ça détruit un champ en un passage. Je n’avais pas la caméra; je suis retourné à deux reprises les jours suivants sans succès. Je n’ai que l’empreinte ci-jointe comme preuve…À vous de me croire ou pas!

LE SERPENT
Ce serpent a la même taille que notre petite couleuvre, mais on le nomme ici « vipère ». On le croise souvent en saison des pluies, comme c’est l’époque où tout le monde est en brousse. Le fils de mes amis Yuguda et Jacqueline aurait été mordu par un sans qu’il s’en rende compte, en s’amusant dans les hautes herbes la semaine passée. Il s’est retrouvé une semaine à l’hôpital, a perdu beaucoup de sang mais comme c’est un lutteur, il a survécu. C’était difficile de le voir si faible et les parents si désemparés. Quand on doit hospitaliser un membre de la famille, on doit s’hospitaliser un peu aussi : il faut nourrir le malade, le soigner, aller acheter les médicaments qui manquent sur place…et payer pour tout bien sûr. Jacqueline passait les journées avec ses deux petits jumeaux qu’elle allaite encore; les sœurs de Yuguda passaient la nuit.

ET LA MORT
J’étais soulagé à mon retour de Kaélé pour le weekend, d’entendre que le jeune Étienne était rentré; il n’y avait qu’un des jumeaux qui était enrhumé. J’ai eu tort de banaliser un rhume. On m’apprenait ce matin que le petit jumeau Sine est mort à la maison vers trois heures ce matin… Je reviens de chez Yuguda et Jacqueline. Yuguda racontait que dans la nuit, alors qu’il quittait son boucarou pour aller vérifier l’enfant, il a rencontré Jacqueline qui sortait de sa case; ça n’allait déjà plus. Ils ont creusé un trou, fait une petite prière et enterré l’enfant dans un tissu blanc… Si vous vous rappelez la naissance des jumeaux, ça avait été très rapide. Pour la mort de Seni, ça a été aussi vite. La différence vient du fait qu’après le premier événement, c’était le bonheur qui s’installait… Ce qu’on peut essayer de faire, c’est de suivre le conseil de Barnabé, l’aîné de la famille. Il me disait que pour les guizigas, quand un jumeau meurt, trop le pleurer peut entrainer l’autre…
DERNIÈRE HEURE: Ayez une pensée pour le petit Étienne. Il a recommencé à saigner cette semaine. Il est à l'hôpital de Maroua. Je vais le visiter aujourd'hui. Carole, Les Soeurettes: Allez allumez un lampion...

jeudi 7 octobre 2010

EN BREF!


Une ou deux pluies encore…
D’ici quelques semaines, on sera en saison sèche. Cette année, il faut dire que les pluies ont été généreuses à Moutourwa. Les gens ont bien récolté le mil rouge, le haricot, le gombo… Pour ma part, ma parcelle d’arachide a donné : « Deux! » Que je réponds à la question du nombre de sacs amassés. Le sac habituel fait bien 1 mètre par 50 centimètre; moi je fais allusion à deux petits « ziplocs » : juste assez pour un petit snack!

Octobre sera jaune comme l’or!
On le sème avec le pieux, on le considère comme le pilier de l’alimentation : c’est le mil jaune, ou sorgho, ou mosoko. Pour la seconde fois, je verrai pousser ce trésor de céréale; on le cueillera pas très longtemps avant mon départ.

Derniers grands travaux
Si tout s’enligne, je serai un peu occupé pour les cinq mois qu’il me reste ici. D’abord, on organisera une grande rencontre entre les ONG (Organisation Non Gouvernementale) qui font dans le développement sur le territoire de Moutourwa, et les associations de développement de village. Le but : faire connaître les uns aux autres et susciter des partenariats.
Le second projet implique le comité que j’accompagne dans le « programme de renforcement des capacités » de la commune (une expression bien à la mode du développement). Ce comité est très dynamique et m’a toujours soutenu. Avec eux, on ira donc visiter un comité dans un autre arrondissement (Tchatibali), question de profiter de leur façon de travailler. Ça devrait être le fun!
À part ça, je continu à travailler avec la Fédération de paysans du coin. On a terminé la tournée des associations et les sondages; on doit présenter bientôt à tous une restitution des résultats…Burp! Avec cette photo, ils verront ce qui est bien et ce qui l’est moins dans leur structure.
Enfin s’il y a le temps et l’intérêt, on verra si un réseau de bibliothèque de village pourrait prendre forme par ici… À suivre!

J’suis plus jeune
Une bande de nouveaux volontaires sont arrivés il y a peu dans l’Extrême-Nord. Ils ont tous moins de trente ans. En plus d’être un des plus anciens comme volontaire, je mérite le titre du plus vieux (presque le plus vieux). Heureusement que j’emploie NIVEA et que j’aime encore fêter, comme ça mes « vers » cinquante ans, je ne les fais pas. :)
p.s. La photo est de mon amie Sylvie Trépanier, photographe. Vue panoramique du paysage lunaire de Rumsiki, Extrême-Nord...Beauté extrême!

vendredi 10 septembre 2010

NGWASAY S’EN VONT AU MOULIN







C’était aujourd’hui, le 4 septembre, que la machine arrivait au village. Vous vous rappelez le projet des femmes de Lalang? Elles voulaient un moulin pour écraser les céréales qu’elles cultivent, principalement pour le mil. Tout le monde, depuis six mois, s’était mis au travail : les femmes ont bâti l’abri, mon ami Bolé les a formé en gestion, plein de femmes du Québec et quelques gars du même endroit ont fourni l’argent pour l’appareil.

Ce matin, moi et mon amie Sylvie de Montréal en visite ici, sommes partie en wagonnette avec les installateurs et le trésor à installer. La route était un peu boueuse : on a fait les derniers 500 mètres à pied, derrière la charrette que tiraient deux bœufs (la charrette était pour la machine bien sûr).

En rentrant dans le village, j’ai réalisé combien ce projet était important pour les femmes de Lalang. Elle nous ont accompagné à travers le village en chantant et en dansant pour nous dire merci. Arrivé chez le Lawan (le chef traditionnel), on a eu droit aux discours d’hommage et aux bravos. Je ne me sentais pas trop à l’aise là-dedans. Comme Sylvie représentait les femmes québécoises, les gens du village vous remerciaient à travers elle. Et croyez-moi, ça venait de leur fond.

Donc pour celles et ceux du Québec qui ont donné, je peux vous assurer que le moulin est bien arrivé au village; il est même fixé avec du ciment. Vous avez ici quelques photos qui vous le montrent, et Sylvie prévoit faire un reportage photo sur l’événement en rentrant.

Aussi, si vous avez bien tendu l’oreille vers 6hre ce matin(11hre, heure de Lalang), vous avez sûrement entendu le cri strident des femmes d’ici (un mélange de la voix de Diane Dufresne dans ses impro un peu folle et des tirelidou de la Bolduc)… Ça peu vous paraître wouach, mais encore là, ça vient tellement de leur fond…

OUF! EN AOÛT






Le mois d’août ne m’aura pas trouvé à Moutourwa. Je me suis évadé : un peu de temps à la mer et deux peu(sic) au Portugal. Là-bas, j’ai passé une semaine Lisbonne, avec mon ami Simon de Montréal. On a eu beaucoup de plaisir, on a bien fêté. Comme une image vaut mille mots, je m’arrête ici et je vous fais partager ces quelques photos…

lundi 30 août 2010

NOSTALGIE AU TEMPS DES PRUNES


Elle me les a fait découvrir sur la rue, à Maroua, le jour précédant son départ, en juin. On est en août et partout au sud du grand nord, c’est la fête pour les prunes. Elles se portent sur la tête, elles se font bien griller et se dégustent avec le piment.
Celle qui m’a fait découvrir cette prune me manque. On est arrivé le même jour, en mars 2009, à Yaoundé. Elle connaît l’Afrique depuis longtemps; elle a un cœur un peu africain.
Son expérience camerounaise, elle ne l’a pas eu facile au niveau travail. On l’a assignée dans des organismes soit bidon, soit mal dirigé. Elle est restée dans ces deux mandats très professionnelle. Par sa droiture, elle a fait craquer le premier des organismes, et a protégé les protégés du second.
Mon amie me manque car on avait du plaisir ensemble. Elle me manque parce que les prunes n’ont pas le même goût…

mercredi 4 août 2010

DEUX ENFANTS EN UNE HEURE


Mes amis Yuguda et Jacqueline attendaient leur septième enfant. Le 21 juillet, il est arrivé, avec un huitième derrière. Je me rappellrai longtemps ce mardi cocasse...
Je me dirigeais vers le boulot. Je croise la mère de Jacqueline: je crois comprendre (en guiziga)qu'elle va à l'hôpital. "Bassi(Jacqueline) a accouché maintenant, c'est les jumeaux." Je continue mon chemin. Arrivé au goudron, je vois Yuguda qui revient de l'hôpital. Il est 8h15 environ:
-Bravo Yuguda! Quelle bonne surprise!
-On va faire comment Serge? Dieu nous envoie "2" au lieu de "1"...
-Bon courage Yuguda. Je vais passer voir Jacqueline après le travail à l'hôpital.
-Mais elle est déjà à la maison!
-Comment? Ta belle-maman m'a dit qu'elle a accouché maintenant!
-Serge, on est allé à l'hôpital vers 6h30, et elle a accouché vers 7h15.


...A ce moment, la mère de Bassi revient en marchant, avec un paquet aux bras. Yuguda me dit qu'elle revient avec le 2ème. Il arrête un clando (moto taxi)qui ramène la dame et le poupon. Je félicite encore Yuguda, en promettant de passer ce soir (à la maison bien sûr).

FAUT LE FAIRE! Se réveiller vers 5h30 avec les douleurs de l'accouchement; se rendre à l'hôpital à 6h30; accoucher à 7h15 et de retour à la maison à 8h15!?!
Quand je dis ma surprise aux gens, on rétorque: "Mais elle va faire quoi à l'hôpital? Ils sont sorti, c'est fini!"
Je suppose qu'ils ont raison. C'est fini.
Mais quelle aventure qui commence pour Yuguda et Bassi! Passer d'une famille de 6 à 8 enfants en 2h45... ILS SONT FORTS!

P.S.(1) Je vous écris cet article de Kribi, sur l'océan. Je pars pour un congé au Portugal. Une petite sortie à l'extérieur du Cameroun après un an et demi, ça va être bon.
P.S.(2) Dans le Cybercafé, le jeune "YO" au service a mis de la musique religieuse. J'entend soudain la chanson de Noël "Aube Nouvelle". On est le 4 août??? Ah! C'est sûrement en l'honneur de la naissance des deux petits gars de Yuguda et Bassi!
P.S.(3)La photo des bébés viendra plus tard. C'est promis!

mercredi 7 juillet 2010

PAGE BLANCHE, PAGE NOIRE





En cette deuxième année au Cameroun, je me sens un peu perdu face à mon blog. Comme je l’ai déjà écrit, le fait de revivre les saisons du village est bon, mais cela risque d’être répétitif pour vous… En fait, c’est mon défi (ou c’est une opportunité, comme on dit en « business ») de vous épater malgré tout. Je noirci donc cette page avec des petits…des petits… des petits BlaBla quoi!

C’est le temps des « labours »
Que ce soit avec les bœufs, avec l’âne ou la houe seulement (j’ai vu un seul tracteur dans tous les environs), tout Moutourwa laboure depuis quelques semaines. Si il pleut, soyez assuré que l’aube verra les champs se remplir de paysans contents de préparer la terre pour les semences. On sème le mil rouge, le maīs, le haricot, l’arachide, le gombo, et les autres. J’ai mon petit carré près de la maison; j’ai ajouté cette année à l’arachide deux plans de concombres et des gombos. Les arachides sont levées; les autres amis sont encore un peu « légumes ».

Petits anges
Peut-être est-ce la saison des pluies ou le hasard, mais on m’apprend souvent ces temps-ci que des bébés en bas d’un an meurent, suite à un mauvais « palu » ou suite à une grosse grippe. Je ne sais pas à quoi attribuer cela. Comme partout, les petits sont plus fragiles, et j’imagine qu’ici les virus s’infiltre plus facilement dans un milieu pas trop stérilisé… Le taux de mortalité infantile est assez élevé : 150/1000 (sous toute réserve).

Mes femmes me quittent
Je suis le deuxième plus vieux volontaire restant dans l’Extrême-Nord (plus vieux en temps de service, on s’entend). Une vingtaine ont terminé leur contrat ces derniers mois et un autre contingent arrivera en septembre. Parmi ces départs, il y a ces femmes que j’avais fait miennes : la belle Pauline a retrouvé son Acadie, et ma Karine (on est arrivé ensemble au Cameroun) a quitté la semaine dernière. Elles vont me manquer. Mais on va se revoir : c’est écrit dans le ciel!

Le moulin s’en vient
Vous vous rappelez l’histoire du moulin avec les femmes de Lalang. Elles ont déjà construit l’abri et on attend des nouvelles d’une ONG pour un financement. Entre temps, les femmes de ma vie (ma mère et mes sœurs) ont tenue en Gaspésie, Queneda(sic), une méga vente de garage qui a généré une somme de 500$ pour mes femmes d’ici. Ne sont-elles pas super ces nanas!

Bon. La page est assez nouêre (un autre sic) pour aujourd’hui! Bonne semaine! ;~)

vendredi 25 juin 2010

JEUDI SOIR




La lumière est revenue vers 16hre, après 3 jours d'absence (chose normale en saison des pluies) dans le quartier mais pas dans notre concession: allez savoir pourquoi… Mon voisin m’a annoncé cela en sous-entendant qu’il faudrait faire quelque chose. Il m’a un peu fait suer et je lui ai fait sentir : c’est moi qui a fait réparer les deux dernières fois, chacun notre part peut-être?
Je suis parti au quartier, en essayant de me calmer un peu : je ne suis pas le grand manitou pour tout…après tout!

Au stationnement, je rencontre Djidja Bralus, une volontaire nationale en éducation qui a été sélectionnée lors d’un concours de la fonction publique camerounaise, pour être animatrice dans le domaine de l’élevage (ou l’agriculture, j’ai oublié). Elle revient de Yaoundé pour la troisième fois en rapport à cet emploi. Imaginez que tous les candidats à titre de fonctionnaire d’état doivent se déplacer par leur propre moyen deux ou trois fois dans la capitale (à 1 200km d’ici) pour remplir de simples formalités. Ils doivent y retourner car on avait pas tout prévu là-bas…simplement. J’ai donc pris un jus (elle un jus, mais moi une bière) et nous avons bavassé un peu. Elle me disais combien c’est désordonné la fonction publique d’ici. Moi je trouve que ce désordre est quasi criminel pour les gens recrutés. En plus, quand on t’affecte dans un lieu, le premier salaire ne viendra qu’entre 8 et 12 mois après le début du travail.

Je souhaite donc bonne chance à Bralus et me dirige vers chez Dada Blandine pour chercher mes habits que la fille de Dada, Chantale, à lavé. La sœur de Dada Blandine est là. Elle se nomme Ilumlé Marie (Ilumlé c'est-à-dire « j’ai trouvé »). On m’a fait asseoir sur la chaise pliante de Baba Ali, le père. Les deux femmes sont sur le sable, les jambes étendues et le dos droit comme un « i ». Je les trouve dans leur simplicité très dignes : elles discutent en bougeant juste assez, elle sont douces et sont attentives à tout le monde sur place. On est tout près du marché du vin, et comme par hasard, un seau de BilBil arrive dans la concession. La calebasse passe je l’accepte. On discute sous la presque pleine lune. Les deux femmes avaient déjà commencé à boire avant mon arrivée, mais elles restent « nobles ». Ici, les femmes boivent presque autant le vin de mil que les hommes. Les enfants y goûtent également, je vous l’ai déjà dit.

En rentrant à la maison, je trouve que la lumière y est revenue également. Le voisin s’est peut-être forcé… à moins que ce ne soit pour ne pas manquer sur sa télé le dernier match du Cameroun au Mondial de Foot!

N.B. J’ai monté un nouvel abri anti-chêvres pour mon manguier, avec les amis Isaac et Henri. Ce message est pour ma sœur Mado qui la seule me demande des nouvelles de mon protégé.

jeudi 17 juin 2010

FAUT QUE ÇA SORTE!




Je voudrais me tenir loin de certaines personnes qui se comportent d’après moi très mal. Je voudrais les éviter mais quelquefois elles me barrent la route. Je les regarde sans réagir vraiment…

Quelques exemples…pour aujourd’hui seulement
-Une voisine semble très malheureuse dans son mariage imposé alors qu’elle avait quatorze ans. Vingt années de plus et sept enfants, elle boit un peu pas mal pour supporter. Je suis gentil c’est tout.

-J’ai assister à une prise de becs entre les parents d’un ami proche. Le père ne faisait qu’insulter la mère; elle m’a salué les larmes aux yeux, pendant que son aînée partait à l’hôpital avec sa petite sans même me voir. J’ai accompagné l’autre fille du couple au marché du vin tout près, pour l’assister dans la vente de l’unique baril de bière qu’il restait : les porcs avaient versé les deux autres. J’aurais aimé gronder le papa; je l’ai salué c’est tout.

-Une séance de travail avec un autre volontaire étranger m’a demandé tout mon petit change. Lors d’une visite d’un projet dans un village, son apparence (je lui laisse la chance de m’être tromper) de condescendance et de mépris m’a enragé. Je l’aurais envoyé « chier » sur le champ, mais est-ce que cela aurait servi le projet qui risque d’obtenir les fonds d’un ONG dont il est le représentant. Je l’ai regardé seulement (et Dieu sait que mon regard est expressif).

Se résigner ou pratiquer la résilience?
Quand on a seulement l’argent pour acheter les haricots pour la trâlée d’enfants, on peut difficilement s’enfuir d’un foyer difficile. On supporte.
Malgré les mille pépins qui arrivent en même temps, on doit pousser pour tenir la tête hors de l’eau.
Quand le « blanc » nous regarde comme des idiots parce que lui sait tout, on dit « oui Monsieur. Merci! » L’argent qu’il apporte passe difficilement deux fois la même semaine.

Devrais-je consoler la malheureuse, gronder celui qui gronde ou planter celui qui fait suer le peuple?
Devrais-je me résigner ou pratiquer la résilience?
Devrais-je me révolter ou simplement pratiquer ce que l’on nomme PATIENCE?

N.B. Les photos sont prises au fleuve Logone, qui sépare le Cameroun du Tchad.

mercredi 26 mai 2010

HISTOIRES COCHONNES


Dans l’article précédent, le commentaire de Frank laissait entendre qu’il s’était bien amusé sur mes péripéties en bus; alors j’ai pensé que mes petites histoires cochonnes divertiraient également…

Ici les cochons sont souvent comme on dit en « divagation ». L’obligation de les enfermer est plus stricte seulement durant la saison pluvieuse. On les laisse libres, on n’a pas ainsi à les nourrir. Cette pratique a ses avantages mais a des conséquences parfois tragiques pour nos amis…

Un jour par exemple que j’étais en car, on voit ‘devant’ un cochon qui s’apprête à traverser la route. Le conducteur ne modifie pas d’un millimètre sa trajectoire; on entend au même moment un « couîîîîîc » avec un « bang ». J’éteins un « Ah! » dans ma gorge et constate qu’aucun passager n’a bronché. On m’a dit par la suite que les gens en général se fout du porc : il n’est pas supposer être sur la route, il abîme les voitures. Moi je me dis et comme les conducteurs sont souvent musulmans, c’est un animal impur en moins pour eux (est-ce du racisme de ma part?).

Un autre tantôt, je suis sur le bas côté de la route nationale à Moutourwa; je me dirige vers le centre. Au milieu de cette même route nationale, un beau petit porcelet encore un peu rose se demande où aller. C’est alors qu’arrive à bonne vitesse un gros 18 roues menaçant. Le petit se met à s’affoler, il crie sans relâche. Je l’imagine disant la phrase suivante : « Oh merde! Il y a le… Oh merde! Il y a le cam… … »

Le cochonnet ne finira jamais sa phrase. Les 9 roues du côté conducteur du camion ont effoiré bien comme il faut notre ami, laissant entendre comme un bruit de ballon qui explose, et enivrant l’entourage d’une odeur de jambon trop cuit.

Le camion continue sa route et je reste là, bouche bée trois secondes. Suivra de ma part je m’en excuse un fou rire, tellement la situation est cocasse.

Dans la seconde, une bande de jeunes ramassent l’animal. Le cadavre se présente comme un dessin, ou plutôt comme une feuille de papier en forme de cochon.

Vraiment, comme dit le chanteur québécois Plume Latraverse dans l’une de ses bizarres chansons: « On ne sait jamais à quoi s’attendre quand on exerce un métier dangereux! »

samedi 15 mai 2010

UN CONGÉ À LA MER



Avec quatorze mois au Cameroun et autant dans mon village, j’ai senti au début mai qu’un séjour près de l’océan me serait bénéfique. Le premier au crépuscule, je suis dans le car pour Ngaoundéré, où j’y prendrai le train. Les wagons-lits sont pleins, je me retrouve en première place assise pour un seize heures de Tchou-tchou jusqu’à Yaoundé. J’ai pas dormi mais j’ai eu droit au matin à de longs débats entre voyageurs sur les élections, le pourvoir et la corruption au Cameroun. Près de la moitié des voyageurs du wagon y ont pris part. Quelquefois, les Camerounais me rappellent les français tant ils aiment discuter et argumenter… Est-ce un compliment?

Après trois jours dans la capitale, je continue vers Kribi, petite ville balnéaire sur la côte atlantique. Là, je passerai mes journées à arpenter les plages, à manger des crevettes et des crabes chez Yolande, au débarcadère, en regardant les pêcheurs préparer leur matériel et réparer leur pirogue. Car ici, la pêche artisanale se pratique encore en pirogue. Une copine volontaire et son mari sont venu le week-end partager le sable et quelques bières.

Une rencontre inusité le dernier jour m’a rappelé que l’Afrique partage les problèmes du monde. Lors de ma dernière promenade sur la plage, je vois au loin un gars avec une longue tunique de travail orange. En me rapprochant, je vois qu’il a de grosse botte et ne fait que regarder le large. Je le croise et il m’aborde :
-Bonjour Monsieur, je peux vous demander quelque chose?
-Oui?
-Quand vous regarder la mer, voyez-vous du pétrole? La mer semble-t-elle avoir changé d’apparence depuis quelques jours.
-Je ne vois rien de spécial.
-Vous savez, il y a eu une fuite, il y a quelques semaines sur la plate-forme de forage au large. Depuis, on reçoit des appels disant que la mer a changé.
-Ah bon!

Les belles plages de Kribi sont, pour vous expliquer, dans le golfe de Guinée. Et comme dans un golfe du Mexique qui vous dit peut-être quelque chose, il y a ici de belles plateformes qui décorent l’horizon marin. Et comme dans ce golfe du Mexique, il y a des risques de catastrophes. Même terre, même folie…

Pour le retour au nord, je réussi à avoir une couchette sur le train; je dors comme un bébé. Sur le car vers Maroua, à une heure de l’arrivée, un incident mi tragique, mi cocasse. Le car, avec ses 75 passagers, roulent à fond et dépasse tout sur la route nationale no 1 (route simple à 2 voies). En doublant un camion de marchandise, on entend un « bang ». On a accroché le camion, et une quinzaine de passagers somment le chauffeur d’arrêter. On stoppe, le chauffeur sort voir les dégâts et le camion nous rejoint. S’ensuit une démêlée à l’africaine : les deux chauffeurs commencent à s’engueuler, les 2/3 des passagers descendent pour s’improviser médiateur, la bagarre commence, ça s’annonce mal. Pendant cette pagaille, une passagère traverse la route et est frappée par une moto qui vient en sens inverse. La fille tombe; la moto avec le conducteur, une vieille maman, une jeune maman et son bébé au dos se retrouvent dans le champ. Personne n’est blessé, seulement des entorses. Ce 2ème incident calme un peu la bagarre, on convient d’une entente et les passagers regagnent leur siège. On tarde encore à partir car la jeune maman avec le bébé au dos veut que la passagère qui les a fait tomber sorte du car pour s’expliquer. Ça se tasse, on part enfin.
Il y a la maxime qui dit qu’en Afrique, ça prend tout un village pour élever un enfant. Ça a l’air que ça prend tout un autobus pour régler les conflits lors d’un accident…

vendredi 23 avril 2010

VIYA A SO LE


Ça fait longtemps que je n’avais pas causer de pluie. Environ sept mois environ. Elle est revenue aujourd’hui, vers 15hre…
D’abord un gros nuage de poussière, des vents très forts et tout désordonnés. Ensuite la pluie dans tout les sens, la grêle. La pluie et le vent encore. Avec l’accalmie se présentent les dégâts : mon hangar un peu gâté; l’arbre du voisin devenue un tronc (les voisines pourront avoir le bois sans effort pour cuisiner); mon autre voisine Nama a vu le toit de son boucarou se percer.

Tout timide, je suis sorti de ma maison en « dur ». J’ai balayé ma devanture et suis allé voir le voisinage. Dada Nanie, chez qui j’achète mes brochettes presque tous les soirs, était à préparer sa viande sur la pierre près de sa maison au toit effondré. Elle allait dormir chez une maman du voisinage, sans plus.

Ailleurs dans le village, tout semblait normal : il y avait match de foot au terrain; on buvait le Bil Bil au centre en commentant la tempête. Un événement qui semblait pour moi inusité ne secouait qu’un petit peu les gens du village.

Je suis donc rentré à la maison, après avoir mangé mes trois brochettes, comme d’habitude. Je vous écris ces lignes à la chandelle, en souhaitant que les trente-huit minutes restantes sur la pile de mon ordi ne soient pas écoulées. Mon câble électrique est tombé et la lumière a quitté le village pour un bout. Je vous le dis, la saison des pluies est arrivée

lundi 19 avril 2010

LES FEMMES DE LALANG




Les femmes de Lalang se sont réunies autour d’un projet qu’elles veulent voir naître en 2010. Il s’agit d’un moulin à moudre qui servira aux 1200 personnes de ce village de la commune de Moutourwa. On y amènera le mil, le maīs, le haricot et autres graminées, pour faire « écraser ». Le seul moulin du village ne suffit pas, les femmes doivent souvent marcher plusieurs kilomètres vers les villages voisins. Ce moulin aidera toute la famille parce qu’il permettra aux femmes d’avancer les travaux de la maison et du champ, au lieu d’attendre des heures à la « machine ».

Les femmes de Lalang
Le GIC (Groupe d’Initiatives Communes) Tchinadoum (La joie) et le GIC Adjinadra (Ça va nous aider) sont deux regroupements de Lalang. Ces 50 femmes se retrouvent pour des activités d’épargne (cotisations mensuelles) qui servent à soutenir les membres dans les événements de la vie (deuils; naissances; maladies, frais scolaires, etc). Ces deux groupes voulaient depuis longtemps porter un projet de développement pour leur village et le besoin d’un moulin revenait souvent dans les discussions.

Après avoir saisi leur conseiller municipal, ce dernier a invité le volontaire que je suis à venir soutenir les femmes. Il m’a harcelé gentiment pendant quelque temps : je me suis laisser séduire en ce mois d’avril. Le 17, j’étais à Lalang pour une réunion avec un ONG local qui va les former pour la gestion du moulin. Elles vont commencer l’abri dès maintenant, avant la saison des pluies. Je leur fais remarquer qu’elles n’ont pas encore la machine à moudre. En posant la question, je réalise que le tarla devant elles s’est lui-même engagé à trouver le financement pour la dite « machine ». Je me ressaisi, leur dit que je ferai tout mon possible pour que les fonds arrivent vite, mais qu’il peut y avoir un délai de quelques mois…
Une chance que j’aime un peu la pression. :)