vendredi 20 mars 2009

RUTH, PASCAL ET L’ÉCOLE BILINGUE


Ruth est volontaire en éducation à Moutourwa, Pascal est son collègue camerounais. Comme collègue ou homologue, Pascal est une personne essentiel dans le travail du volontaire international; il est du pays, il connait la langue locale et aide aux animations.

Ruth m’a invité à une rencontre avec le comité de l’école bilingue, pour une évaluation du travail accompli et le plan d’action pour 2009-2010. J’ai été…wow! D’abord le travail de Ruth et Pascal. Ruth propose un point de discussion, et Pascal soutire l’information au groupe. Toute la discussion est venue du groupe et presque rien de Ruth et Pascal.
Pour, 2008-2009, le groupe (professeur, parents, représentant de la commune) s’était donné des objectifs tous réalisés : construction d’une salle additionnelle dans la cour (une classe en secos – murs et toit en paille), achat de urnes pour l’eau aux enfants, construction de toilettes pour les enfants, début de plantation d’arbres sur le terrain.

Pour 2009-2010, ils ont proposé encore des projets réalistes et je suis certain qu’ils vont réussir. Ruth les rencontre une fois par mois, voit avec eux ce qui a été réalisé et ce qui est à faire pour le mois à venir. Quand Ruth est arrivé, elle a précisé qu’elle n’avait que sa personne et son expérience à apporter. Le groupe a compris et a fait sien le développement de leur école.
Cette rencontre m’a impressionné parce que Pascal et Ruth, et le groupe de travail ont montré que l’avancement se fait petits pas par petit pas.
Pascal faisait aussi ce jour là une de ses dernières animations; il étudie maintenant à Maroua et n’est plus disponible à temps plein. Mais il continuera à voir Ruth…

MOUTOURWA


Au risque de me répéter, Moutourwa me rappelle Jardim de Piranhas, petite ville de 10 000 habitants du Nordeste brésilien: même chaleur sèche, même sol roux et poussiéreux. Moutourwa compte environ 40 000 personnes, réparties dans 29 villages tout autour du centre. Ici la terre appartient à celui qui l’habite et la cultive. Il y a donc de l’habitat partout.

Je suis arrivé au village mercredi dernier avec le maire, qui m’a amené à ma petite maison rose, maison qu’avait occupé Lucie, une volontaire court terme de la région de Montréal – Bonjour Lucie! – Je suis à environ 15 minutes à pied du carrefour (centre du village). Après deux jours d’installation sommaire, je suis rentré à Maroua, avec une longue liste de choses à acheter pour assurer ma subsistance pour les mois à venir (vaisselles, draps, etc).

Ma maison est spacieuse : une salle de séjour/salle à dîner; une pièce ou j’ai installé le frigo, le poêle à gaz et mes réserves d’eau; une chambre à coucher pour ronfler gentiment. J’ai la lumière (on nomme l’électricité ainsi) mais pas l’eau courante. Il y a des puits pas très loin; je vais faire remplir mes bidons 2 ou 3 fois semaines, c’est à voir.

J’ai commencé officiellement le travail hier à la mairie. J’ai rencontré le maire, le secrétaire général, le sous-préfet et les employés de la mairie. On m’a introduit à l’hôpital et je me suis rendu au marché hebdomadaire. Tout se passe bien sûr dehors. J’ai acheté les oranges, les oignons, la papaye et les limes. J’ai fait coudre mes rideaux pour la maison et j’ai acheté des crédits pour mon cellulaire…Et oui, moi qui n’avais pas ce bidule au Canada, je ne sors plus ici sans mon Nokia.

Après un bon souper chez Ruth, une autre volontaire ici à Moutourwa, j’ai effectué mon premier retour à la maison la nuit… Étonnant en ce qui me concerne, je suis rentré à bon port, par le bon sentier. Car ici, il n’y a pas de lampadaire et les rues de gravelles englobent une multitude de sentiers menant aux résidences.

Les gens de Moutourwa appartiennent en majorité au peuple Guiziga. Les Guizigas se sont installé il y a longtemps dans la région de Maroua, mais ont été chassé par les Peuls, un peuple de nomades qui aimaient la plaine. À l’école, on enseigne en français, mais les gens communique au quotidien en guiziga. Je vais m’y mettre.
Les gens de Moutourwa sont polis et gentils. J’ai hâte de visiter des villages reliés à la commune, pour sentir le pouls du pays…

En passant, la chaleur… je le redis, ça va… j’étais dû pour Moutourwa.

VERS LE NORD...EXTRÊME


Midi et quart, le 18 mars 2009. Je suis à la mairie de Moutourwa depuis 9h. J’ai pris connaissance du plan de travail qui m’est attribué pour la 1ère année. Mais avant de jaser boulot, je dois revenir une dizaine de jours en arrière…
Yaoundé est passé, on part le 6 mars vers la region de l’Extrême-nord. D’abord le train. Avec 2 volontaires et un membre VSO de l’équipe camerounaise, on passera la nuit en couchette, pour une route de 13 heures. Cette route sera ponctuée d’arrêt en terrain inconnu. À chaque pause, une horde de vendeurs défileront le long de la voie : Avocat…voca…vocat! – Bon miel! La banane! Les voyageurs achètent par les fenêtres et offrent aux enfants les bouteilles vides. La nuit est bonne, la couchette comfortable et l’air se déshumidifie peu à peu. À Ngaoundéré, la voiture VSO est là; un hasard et l’avantage d’être un petit groupe fait que l’on arrivera à Maroua, capitale de l’extrême-nord vers 18h. Vingt-quatre heures de voyage, environ 1400 km; on est passé du sud humide au nord sec. Sec et chaud.

L’extrême-nord…Ça me rappelle beaucoup l’intérieur du nordeste brésilien (le Sertao), un paysage de terre sèche, une chaleur sèche qu’en fait je supporte assez bien.

Maroua compte environ 200 000 habitants; est traversée par le lit d’une rivière sans eau pour le moment, le mayo Diamaré. La moto-taxi est reine ici; on paie 100 CFA par personne pour la majorité des déplacements. C’est fou ce qu’on peut mettre sur une petite moto 2 places (4 personnes, un sac de mil de 50kg, 3 poulets etc). Je m’habitue à ce genre de transport, en m’assurant que des exercices matinaux renforcent mon vieux dos.

Maroua est le siège de beaucoup d’ONG qui travaillent dans l’extrême-nord, ce qui fait que beaucoup de Nasaras (blancs) s’y retrouvent. Le weekend, les volontaires VSO arrivent des petites villes de la région pour faire des courses, profiter d’internet et rencontrer les amis volontaires. Maroua sera donc un de mes oasis durant les 2 prochaines années; mon point d’ancrage sera à 50 km, dans la petite ville de Moutourwa… Mais ça, c’est une autre histoire.

vendredi 6 mars 2009

PREMIERS JOURS

Déjà 5 jours que je suis à Yaoundé. Je ne sais pas par où commencer pour paraître intéressant. Yaoundé est une capitale un peu chaotique mais pas trop. Les gens sont assez grand; je suis ici dans la moyenne. La vie semble se passer dans la rue, avec le traffic incessant des gens et des taxis jaunes, qui font ici office de transport en commun. On paie 100 francs (CFA) pour une courte distance – environ 20 cents. Le prix est bien sûr par passager. Nous sommes en formation depuis lundi : des volontaires d’Angleterre, des Philippines, de l’Irlande, de la Lituanie et du Rwanda. Karine, une Française-Américaine, partira avec moi demain vers l’Extrême Nord: une expédition de 26 heures en train et en bus. On verra défiler le pays, ses habitants, ses paysages et ses climats. La formation était similaire à celle reçue au Canada, avec la chaleur et l’adaptation physique en extra. La bouffe est bonne et variée à Yaoundé. On dit que c’est également bon au nord, mais assez limité surtout en cette saison sèche qui commence. Les enfants sont adorablement beaux; les femmes sont fières et les hommes costauds. Tout le monde est très poli, à l’hôtel comme dans la rue. Le français d’ici est très coloré, simple et charmant à l’oreille. C’est tout pour l’instant. Il faut attendre encore un peu pour les choses croustillantes… À plus…au nord! Tchou! Tchouuuu!