vendredi 7 août 2009

SEKVOU A RACONTÉ…UNE HISTOIRE


Ma soeur n’aimera pas que je lui rappelle notre voyage vers le village familial il y a un an peut-être, lorsque je m’extasiais devant le paysage du bas du fleuve. Je disais constamment : « France, ma mort est proche, c’est tellement beau! »

Je pourrais dire cela de mon aventure d’aujourd’hui, avec Sekvou et les enfants du quartier Yuwa (aventure durant laquelle France m’a justement appelé).

Voyez-vous, à côté de mon travail, je me suis dit que j’allais faire des petits projets qui me font plaisir, et l’aventure des contes en est un. J’avais découvert sur internet avant de partir un organisme québécois qui fait la promotion de la lecture chez les enfants, en incitant des groupes de petits à fabriquer des contes qui seraient diffusés dans le monde. J’ai contacté cet organisme et voilà ce à quoi nous travaillons.

Un jeune professeur de Moussourtouk, Benoît Sekvou, a rassemblé des enfants dans différents villages, et leur a demandé d’aller voir des vieux pour qu’ils leur racontent des légendes et des histoires issues de la culture Guiziga. Après quelques jours, les enfants sont revenus. Sekvou les a écouté discourir sur leurs découvertes, et a ensuite transposer cela dans de petits textes. Ces contes seront illustrés par d’autres enfants d’ici ou du Québec. Par la suite, ces documents seront mis en page gratuitement par l’association, offrant un matériel pouvant être imprimé pour faire des livres ou des affiches, ou encore être monté dans un coffret CD. Tout sera bilingue…j’entend bien sûr français/guiziga.

Cet avant midi, j’ai accompagné Sekvou à Yuwa, où Yuguda (mon prof de guiziga) avait rassemblé quatre jeunes du quartier. Ils se sont mis chacun leur tour à raconter ce que les vieilles leur avaient confié. Vous auriez dû les entendre. Ils ont ici le sens de la transmission orale très développé. Ils relataient les contes cueillis avec moult détails et les autres camarades suivaient, bien attentifs. Les quatre enfants ont rapporté six aventures souvent drôles et bien différentes des livres gentils pour enfants de chez nous.

On avait pensé faire cinq petits contes, mais devant l’abondance de matériel, on va doubler la mise.

France, ma mort n’est pas proche mais le paradis nous visite parfois…

2 commentaires:

Unknown a dit…

Salut Doudou...

Quel beau projet...
Oui tu as bien raison, le paradis est tres souvent ici sur terre... il suffit seulement d'ouvrir les yeux et le vivre...
Abraco,
Frank
XXX

Philáchronos a dit…

"Oi", Serge,
Si je tarde à t'écrire ces derniers temps c'est que je vis aussi mon "aventure" dans ce pays frère des pays africains, mon Brésil. Ici, ce qui frappe n'est pas le manque, mais l'abondance désordonnée, la richesse mal distribuée, le progrès qui profite au riche et épate le pauvre lui furnissant des ordinateurs et des portables dernière génération. Mais pareillement aux pays africains, le sourire est présent dans chaque visage comme celui du garçon magnifique de ta photo. Je vous félicite pour le beau projet littéraire et souhaite de pouvoir bientôt lire ce que les enfants écriront. Um grande abraço,
Albert