samedi 1 août 2009
DJIDDA CHRISTOPHE EST UN PEU MALADE
Je rentre du stationnement (le centre du village); je viens de laisser Christophe qui doit se reposer un peu. Il va mieux aujourd’hui, il est venu me visiter.Je devrais déjà être au lit (il est 21h50), mais j’ai trop envie de vous partager la semaine de Christophe. Djidda Christophe, si vous vous rappelez, est le volontaire national qui a commencé le travail à la commune avec moi, mais qui a dû laisser car ses études à l’école normale de Maroua lui demande tout son temps.
Depuis une semaine, il est au village car la maladie l’a frappé « bien ». Un bon palu (malaria) doublé de trouble gastrique (évolution gastrique?) ont fait perdre au petit plusieurs kilos et lui ont donné un air bien inquiétant. Comme le palu et autre maladies ici sont souvent causés par une eau non traitée et bourrée de bactéries, je me suis dit que je pourrais le soutenir sur ce point. Je lui ai proposé d’apporter des bouteilles d’eau de la maison (l’eau du village mais passée au filtre fournit par mon ONG).
Mes visites régulières à la concession familiale de Christophe m’ont enchanté. Je connaissais déjà sa famille. Son papa vit avec la mère de Christophe depuis toujours, ils ont eu quatre enfants. Il en a cinq autres, avec autant de femmes différentes je crois. Elles sont passées, elles sont installé un temps puis ont continué leur chemin. Le père de Christophe exerçait le métier de maître boucher, ici très populaire auprès des femmes.
Au cours de mes visites donc, j’ai aimé prendre le temps de m’asseoir et de discuter lentement avec les sœurs et la mère de Christophe, pendant qu’elles préparaient soit les sauces avec les feuilles sauvages, soit le vin de mil pour vendre au marché. La maman, Dada Blandine (comme vous Madame Sweetman!) me dit constamment « Sise Serge, Sisse hadi ». Elle me remercie avec ce regard de mère qui s’inquiète pour son garçon. J’ai su ce soir qu’elle a perdu il y a neuf ans son premier fils : il avait trente-deux ans. Encore aujourd’hui, elle ne peut voir une photo de lui sans pleurer. Comme Djidda est maintenant l’unique garçon, il rassure constamment la maman en lui disant que ça va bien.
Je trouve ces histoires toujours touchantes. En fait ce genre de situation se passe partout mais comme je flotte une peu ici, j’ai l’impression d’y être plus sensible.
Bon, je dois aller au lit. Avec vos prières et vos pensées, Christophe va retourner bientôt à ses cours.
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1 commentaire:
Salut Serge, comme tu as l'air d'un poisson dans l'eau dans ce beau pays.je suis bien contente que tu aies l'air bien. Et Christophe? salues le de ma part. j'espère qu'il se rétablit bien. Je comprends tellement ce que tu ressens pour les gens de la communauté. Après tous ces mois, je pense souvent à leur réalité. écris-moi pour me parler du travail quand tu auras une minute. Je comprends que le processus est bien enclenché.
Lucie
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