jeudi 2 décembre 2010
MIDJIGUIDU TREMBLAY Tremblay, ma voisine
À quelques mois du départ, j’ai commencé la lecture du 5ème tome des chroniques du plateau Mont-Royal, «Le premier quartier de la lune. » En gros, c’est une journée dans la vie du fils de la grosse femme et de son cousin Marcel. Ce Marcel se perd tranquillement dans sa tête et il s’en dégage une grande tristesse. Ça me rappelle mon neveu adoré Jérémie qui parfois lutte pour rester la tête hors de l’eau.
Un moment avec ma voisine du quartier m’est aussi revenue en mémoire dans un passage où Marcel se sent « vidé ».
J’allais au carrefour hier. En passant devant sa concession, voisine était assise au milieu de la cour (je vous rappelle qu’ici, on vit plus dehors que dans les boucarous de 6m² : la cour est le « living »). Je passe donc et je la vois, seule, avec une fatigue et une tristesse dans les yeux. Depuis le début de sa grossesse, je constate que ça semble lui peser : son gros ventre, ses quatre ou cinq encore petits, le mari et tout le tralala. En passant je la salue et lui demande : « Ki gir le kwa? » (Toi fatiguée est-ce que?) Un regard triste et la réponse : « Nhi Serge. I gir le. » (Oui Serge, je suis fatiguée). « Sise! » (Courage!) a été mon seul réconfort.
La fatigue ou la tristesse, ça frappe tout le monde. Pour une seconde, pour une journée ou pour un long, long moment de la vie. Et si on la voit, la fatigue ou la tristesse de l’autre, ça ébranle toujours un peu…
crédit photo : Sylvie www.stphoto.qc.ca
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