vendredi 10 décembre 2010
SŒURS AU GRAND CŒUR
Hier à la commune, c’était jour du budget 2011 à voter. En attendant le préfet du département, dont l’heure d’arrivée était déjà passée « depuis », j’étais sur le banc de la véranda de la mairie. Je jasais avec une petite sœur de la mission catholique, venue assister à l’invitation du maire. Je lui ai posé des questions sur son travail, et ça m’a épaté. J’ai peut-être écrit quelques lignes sur ce sujet précédemment, mais c’est pas grave… à quelques jours de Noēl, c’est toujours bon!
Les Sœurs de la Charité sont à Moutourwa depuis plus de vingt ans. Elles ont commencé leurs œuvres, habitant dans des boucarous, au petit village de Tahaī, pour s’installer ensuite plus confortablement à Moutourwa il y a quinze ans.
Elles gèrent principalement un centre pour les enfants en sous poids. Les petits sont amenés dans le centre avec la mère, et y demeurent un mois ou deux, le temps de reprendre un poids plus normal, et le temps d’apprendre à la mère une façon de cuisiner des plats fortifiants. Il y a de la place pour une douzaine d’enfants avec les mamans, et c’est souvent plein. Quelquefois malheureusement, les petits arrivent trop tard et meurent au centre. On en a perdu plus de 12 depuis le début de l’année.
Ce sous poids, il s’explique un peu par la pauvreté, un peu par la négligence, un peu par l’ignorance. La vie pour une famille en brousse est souvent très difficile, et si le dernier d’une famille de sept ou huit n’a pas une santé de base solide, on n’a pas toujours le temps et les moyens pour l’aider.
En plus de ce centre, les sœurs partent régulièrement dans vingt villages pour des cliniques de pesée : on y pèse les enfants, on donne des conseils et des suppléments vitaminiques. Pour les cas les plus graves, on essaie de convaincre la famille pour un séjour au centre. Plus de 1125 enfants sont inscrits à ce programme et sont visités une fois par mois. Ça me dépasse! Comment deux petites sœurs, avec quelques animateurs, peuvent opérer un tel projet, avec des moyens assez modestes. Le plus fantastique, c’est que malgré les difficultés, malgré l’impression que la situation ne change que lentement ou pas du tout, cette petite sœur reste optimiste. Sa communauté construira bientôt un hôpital pédiatrique à Moutourwa, que desservira tout le grand nord camerounais.
C’est sûrement la foi qui les porte. Je lève mon chapeau à ces femmes au grand cœur.
P.S. Je salue en passant mon amie Maria, de Natal, Brésil. Elle faisait, ou fait peut-être encore un projet similaire là-bas
Crédit photos: www.stphoto.qc.ca
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