jeudi 24 février 2011
Ça sent la fin...
Je l’ai fait! Dimanche le 20 février, j’ai convié les voisins et les amis à une petite fête à la maison, question de souligner mon appréciation envers eux pour ces deux années de bonheur.
La préparation m’a un peu « dépassé », mais heureusement, les amies Anna, Doudou et Nama ont pris dans leurs mains féminines la gestion de la cuisine.
Le matin, je suis allé avec Christophe au marché de Titing pour acheter une chèvre. Quinze km à moto avec un animal qui crie et qui gigote sur les genoux, ça réveille le villageois en moi.
Vers 13h, l’animal s’est transformé en bouillon, le vin est arrivé (un bidon de 60 litres de bilbil). Sylvain a parti la musique et on a attendu les invités. Vers 16h, on commençait à manger, à placoter et à danser. Le vin et le « oyoro » (jus de la fleur d’oseille) ont désaltéré les petits et les grands. Les grands et les petits qui avaient attaqué le vin sont partis les derniers.
J’ai aussi fait un petit discours qui m’a serré la gorge. Une vieille maman m’a bien ému en m’offrant un plat de croquette, elle qui n’a presque rien. Une autre, absentée, est venue le lendemain matin pour me saluer. Vraiment, les gens ici sont trop attentionnés.
Il faut vous dire que mon prochain article sera peut-être mon dernier, et peut-être en plus illisible. Les larmes du départ vous savez…
mercredi 9 février 2011
Baha Christoph a muc le (le papa de Christoph est mort)
Christoph a fait un rêve dans la nuit de lundi à mardi : il était au marché hebdomadaire avec les amis; tout le monde a quitté subitement, il est resté seul et s’est mis a pleuré…
Ce mardi, j’étais au marché, je buvais le vin avec ma collègue volontaire et les gars du quartier, au stand de Doudou, la sœur de Christoph. À un moment, je me retourne et demande pourquoi Doudou a quitté soudainement. On me dit que son père est malade, et même qu’il est peut-être mort. Je pars alors vers chez Christoph, et je découvre que l’on avait dit vrai : Baha Christoph était parti depuis une heure environ. Tout se bouscule dans la concession : d’un côté les hommes qui creusent la fosse, de l’autre les femmes qui pleurent et crient pendant que d’autres hommes préparent le défunt. On emballe le corps dans une natte et on l’enterre. Les femmes continuent à pleurer et crier jusqu’à la tombée de la nuit.
J’amène les petits de la famille manger de la bouillie à proximité. Au retour, je me faufile sur la natte des femmes jusqu’à Dada Blandine; elle est couchée là, épuisée. Je lui prends la main, on reste tranquille, sans dire grand-chose…
On est aujourd’hui mercredi. Je suis allé au deuil ce matin. Une cinquantaine de personnes ont passé la nuit dans la concession de Baha Christoph, autour de petit feu pour se tenir au chaud. Ce sera comme ça quelques jours. On fera alors le vin pour un dernier adieu…
Merci de penser à Christoph et à sa famille aujourd’hui.
Ce mardi, j’étais au marché, je buvais le vin avec ma collègue volontaire et les gars du quartier, au stand de Doudou, la sœur de Christoph. À un moment, je me retourne et demande pourquoi Doudou a quitté soudainement. On me dit que son père est malade, et même qu’il est peut-être mort. Je pars alors vers chez Christoph, et je découvre que l’on avait dit vrai : Baha Christoph était parti depuis une heure environ. Tout se bouscule dans la concession : d’un côté les hommes qui creusent la fosse, de l’autre les femmes qui pleurent et crient pendant que d’autres hommes préparent le défunt. On emballe le corps dans une natte et on l’enterre. Les femmes continuent à pleurer et crier jusqu’à la tombée de la nuit.
J’amène les petits de la famille manger de la bouillie à proximité. Au retour, je me faufile sur la natte des femmes jusqu’à Dada Blandine; elle est couchée là, épuisée. Je lui prends la main, on reste tranquille, sans dire grand-chose…
On est aujourd’hui mercredi. Je suis allé au deuil ce matin. Une cinquantaine de personnes ont passé la nuit dans la concession de Baha Christoph, autour de petit feu pour se tenir au chaud. Ce sera comme ça quelques jours. On fera alors le vin pour un dernier adieu…
Merci de penser à Christoph et à sa famille aujourd’hui.
LE MOULIN DE LALANG, ÇA CONTINUE!
Vous vous rappelez le « moulin à écraser » des femmes de Lalang? On l’a inauguré en septembre dernier, avec la complicité des femmes « Canadian » et sous l’objectif attentif de Sylvie Trépanier, amie photographe. Elle a réalisé un reportage et un album photo formidable qui retracent le beau projet de ces femmes vaillantes. Il y a une semaine, une boîte magique nous arrivait de Montréal, avec quatre de ces albums et les DVDs. Il n’en fallait pas plus pour que les femmes et le conseiller municipal planifient un gros party au village, entre autre pour dire « merci ».
Samedi, on s’est donc donné rendez-vous à Lalang. Pour l’occasion, chaque femme de l’association avait fait confectionner un ensemble avec le même pagne (tissu); j’avais la chemise assortie. Après les discours, les remises de cadeaux, un peu de danse, un peu de bouffe et de bilbil, on s’est rassemblé sur la place de la chefferie, pour un visionnement nocturne de la vidéo de Sylvie. La foule était en délire; ils étaient donc contents de voir de si belles photos de leur village et de ses habitants.
Comme ce projet mérite à être cité en exemple, on avait invité un groupe de femmes de d’autres villages pour qu’elles soient encouragées et inspirées. Dans le même car nolisé, des amis volontaires étaient venus fêter avec nous.
Allez voir ce bijou de reportage sur le site de Sylvie, www.stphoto.qc.ca.
Enfin, disons que cette soirée marque le début de ma sortie imminente de Moutourwa et de l’Extrême-Nord… Si cette soirée est garante de ma fin de séjour, ça augure « super »! Merci aux femmes de Lalang et à Sylvie!!!
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