jeudi 11 mars 2010
LE BLANC DANS L’EAU (1/3)
Peut-être les gens d’ici ne seraient pas contents de voir ce titre…ou plutôt si! Laissez-moi vous conter comment un quartier remet en marche un forage (puits)…
En panne depuis un mois, et avec la saison sèche qui arrive, je m’inquiétais du forage en panne que j’aperçois au loin de ma douche derrière ma maison. Un soir, je demande à mon ami Isaac « qui » est le président de notre point d’eau. On est tout près de sa demeure, on s’arrête lui jaser un peu :
-M. le Président, on va faire comment avec le forage en panne?
-Les gens n’ont pas l’argent pour faire réparer. Il y aura l’argent à la récolte du MIL.
-On sait combien ça coûte pour réparer?
-Oui!
-Combien?
-Sais pas.
(Pourquoi oui alors? -C’était « oui sais pas! »)
Le lendemain à 7h le matin, le même président frappe à ma porte avec la pièce défectueuse. Il est avec le réparateur de puits de la commune. On convient de s’informer des prix…
À la commune, un collègue habitant « Bongolori », mon quartier, me dit que l’on va tenir réunion au forage, l’autre lendemain à 7h bien sûr(on est matinal ici!).
À 7h, je suis là avec une trentaine de voisins et ça jase. Comme c’est en patois, j’attrape quelques bribes et mon voisin Ernest me traduit l’essentiel. En trente minutes, on avait élu un nouveau conseil de gestion du puits, et il était décidé que j’allais à Mouda avec le président, s’informer auprès de la division « eau » de la fondation Bethléem, du meilleur prix pour les pièces manquantes.
Après cette visite et quelques tractations de coulisses, on se retrouve avec une facture de 125 000 Francs, au lieu des possibles 400 000 Francs pressentis au début. Le jour d’après, on m’informe que la pièce est installée, même si l’argent n’est pas là. On me dit que l’on va planifier une collecte dans le quartier. Je reste sceptique. J’ai fait mon don, mais je n’ai rien entendu depuis trois semaines quant à la suite. Je n’ai rien entendu, mais je vois que les gens puisent au forage, et cela, c’est un plus avec la saison sèche qui s’installe.
Comme message final à cette histoire, on peut dire que quand on demande quelque chose, ça peut donner. Quand on est un blanc, on peut dire aussi que ça donne un peu plus rapidement… Je ne dis pas ça parce que j’ai fait beaucoup pour ce problème, mais… mais parce que… Ah! Et puis on s’en reparle un autre jour!
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